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Composée d’un groupe de cinq professeurs, l’académie d’été de musique de chambre a établi pour la première fois ses quartiers à l’école nationale de musique de Blois.
ACCUEILLANT du 15 au 27 juillet, une quarantaine de stagiaires essentiellement Franciliens âgés de 8 à 68 ans, l’académie a pour objectif le développement de la musique de chambre par le truchement de cours individuels et de cours collectifs.
Des concerts de stagiaires sont organisés pendant le stage, les 24, 25 et 26 juillet, à 20 h 30, en vue de présenter le travail effectué et d’acquérir une expérience de la scène et du public. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles la ville de Blois a été choisie pour l’académie musicale, les parents franciliens pouvant ainsi aisément venir assister aux prestations de leurs enfants. Il convient d’y ajouter la qualité de l’accueil de la municipalité et la totale coopération de l’ENM qui met ses locaux à disposition.
Le stage s’adresse à tous les musiciens désireux d’améliorer leur pratique instrumentale ou vocale.
Dans la pratique, comme le soulignent les pianistes Patrice Vanneufville et Roger Cohen, « il y a une attraction vers les spécialités offertes surtout les cordes et le piano ».
La plupart des stagiaires travaillent de façon intensive et prennent pendant deux semaines un véritable « bain de musique ». « Certains stagiaires sont tellement passionnés qu’ils dormiraient presque au conservatoire », rigole Roger Cohen.
L’équipe des professeurs, à géométrie variable, se const tue chaque année en fonction des désirs et des disponibilités de chacun, autour d’un noyau de trois personnes.
Paroles de benjamines
Benjamines de l’académie musicale, Louise 10 ans, seule stagiaire blésoise, et Hanna, de Paris, ont bien voulu répondre à nos questions. Louise, qui apprend le violon depuis l’âge de 6 ans, d’abord en cours particulier, puis au Conservatoire, se rend au cours deux fois par semaine pendant l’année scolaire. Elle vient tout juste de changer de violon parce qu’elle grandit. Elle aime le classique, mais aussi la musique tzigane, surtout depuis qu’elle a joué avec Francis Moerman, « un disciple de Django », rencontré à l’occasion du 50e anniversaire de son école, en mars dernier. « Pour jouer du violon, il faut avoir du caractère », formule Louise d’une voix qui n’en manque pas. Elle a déjà choisi son métier : elle sera violoniste.
Hanna, 8, ans, est venue faire le stage pour le hautbois et le piano. Elle pratique depuis un an. « Peut-être que je préfère le piano, risque-t-elle. Souffler, ça fatigue. ». Fille d’un papa professeur de violon, elle apprend le piano au Centre Dunois, à Paris et le hautbois au Conservatoire du Forum des Halles. Arrivée seulement pour la 2e semaine du stage, elle a été contente de retrouver des gens qu’elle connaissait. Seul sujet de plainte, la nourriture du foyer-hôtellerie Notre-Dame « Je n’aime pas les courgettes », précise-t-elle. Et Louise d’opiner. « La viande ça va, mais les courgettes n’étaient pas très bonnes. Je préfère les courgettes de ma maman. » Comme ça, c’est dit !
J.H.
La Nouvelle République, juillet 2003